- 27 février 2025
Tunisie : 8 condamnations à mort pour l’assassinat de Mohamed Brahmi

La 5e chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme du tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict dans l’affaire de l’assassinat du leader politique Mohamed Brahmi, survenu en 2013. Huit personnes ont été condamnées à la peine de mort pour leur implication dans ce crime. Un neuvième accusé, toujours en fuite, a écopé d’une peine de cinq ans de prison.
Mohamed Brahmi, né le 15 mai 1955 à Sidi Bouzid, était un politicien tunisien de premier plan. Fondateur et ancien leader du Mouvement du peuple, il a été élu membre de l’Assemblée nationale constituante en 2011. Brahmi était connu pour ses convictions socialistes et nationalistes arabes, inspirées par Gamal Abdel Nasser. Il était également un critique vocal du gouvernement islamiste dirigé par Ennahdha.
Principaux Accomplissements de Mohamed Brahmi
- Fondateur du Mouvement du Peuple: Mohamed Brahmi a fondé le Mouvement du peuple, un parti politique tunisien qui prône des valeurs socialistes et nationalistes arabes. Sous sa direction, le parti a gagné en influence et en popularité, devenant une voix importante dans la politique tunisienne.
- Membre de l’Assemblée Nationale Constituante: En 2011, Brahmi a été élu membre de l’Assemblée nationale constituante, représentant Sidi Bouzid, le berceau de la révolution tunisienne. Il a joué un rôle clé dans les débats et les décisions visant à rédiger une nouvelle constitution pour la Tunisie post-révolution.
- Critique du Gouvernement Islamiste: Brahmi était un critique fervent du gouvernement islamiste dirigé par Ennahdha. Il a dénoncé les politiques du gouvernement et a plaidé pour une Tunisie laïque et démocratique. Son opposition courageuse a fait de lui une figure respectée et influente dans le paysage politique tunisien.
- Défenseur des Droits de l’Homme: Tout au long de sa carrière, Brahmi a défendu les droits de l’homme et les libertés civiles. Il a milité pour la justice sociale, l’égalité et la protection des droits des citoyens tunisiens, contribuant ainsi à la promotion des valeurs démocratiques en Tunisie.
Le 25 juillet 2013, Brahmi a été assassiné par balles devant son domicile à l’Ariana, en présence de sa femme et de ses enfants. Il a reçu 14 balles tirées par deux hommes à moto. Son assassinat a suivi celui de Chokri Belaid, un autre leader de l’opposition, tué plus tôt la même année. Ces meurtres ont provoqué une vague d’indignation et de protestations à travers la Tunisie.
Ces jugements marquent une première dans l’affaire Brahmi, avec des peines sévères prononcées pour des crimes d’attentat prémédité et d’incitation à la violence. Le tribunal a souligné la gravité des actes commis, visant à changer la forme de l’État et à provoquer le désordre et la violence sur le territoire tunisien.
Le procureur de la République près le pôle judiciaire de lutte antiterroriste a précisé que ces jugements sont les premiers du genre dans cette affaire, reflétant la détermination de la justice tunisienne à lutter contre le terrorisme et à rendre justice aux victimes.
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