Le rôle de la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS montre que l’union des économies émergentes est capable de déclencher des changements sociaux et économiques pertinents pour le monde tout en promettant un grand potentiel, a déclaré jeudi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
M. Lula, qui a entamé mercredi une visite d’État de quatre jours en Chine, a tenu ces propos lors de la cérémonie d’investiture de la nouvelle présidente élue de la NBD, Dilma Rousseff, qui y restera en fonction jusqu’en 2025.
Basée à Shanghai, la NBD a été fondée par les pays du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en 2014. La banque a officiellement ouvert ses portes en juillet 2015 dans le but de soutenir des projets d’infrastructures et de développement durable dans les marchés émergents et les pays en développement.
La NBD a un grand potentiel, car « elle libère les économies émergentes de la soumission aux institutions financières traditionnelles », a affirmé M. Lula.
Depuis sa création, la NBD a approuvé plus de 33,2 milliards de dollars de prêts pour 98 projets dans des pays en développement. Outre les cinq pays des BRICS, la banque a inclus le Bangladesh, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Uruguay dans sa liste de membres au cours des dernières années, a fait savoir l’organisme.
Lors d’une interview donnée jeudi après-midi, Mme Rousseff, ancienne présidente brésilienne, a fait écho aux propos de M. Lula en affirmant que la NBD était différente des autres institutions financières – dont la plupart ont été créées par des économies développées – parce qu’elle se concentre sur les pays en développement et vise à éradiquer la pauvreté et à faciliter l’industrialisation.
La NBD est également profondément engagée pour relever les défis posés par le changement climatique, auxquels les pays en développement sont plus vulnérables, a-t-elle déclaré.
La banque fera les efforts nécessaires pour contribuer à la stabilité monétaire de ses membres, ce qui est crucial pour le développement économique et qui est particulièrement important lorsque les grandes économies sont aux prises avec une inflation galopante et des risques de crédit, selon Mme Rousseff.
« L’utilisation d’une monnaie unique pour le règlement des opérations de change, par exemple le dollar américain actuellement, comporte des risques élevés. La NBD prévoit donc d’utiliser les devises locales pour 30% de son financement accordé aux économies émergentes », a-t-elle souligné.
Mme Rousseff est devenue la première femme présidente du Brésil en 2011 et a été réélue en 2014. En juillet de cette année-là, elle a participé à la création de la NBD et du dispositif de réserve contingente. Elle a été élue présidente de la NBD le 24 mars 2023.
Au cours de son interview jeudi, Mme Rousseff a déclaré que la lutte contre le changement climatique, que ce soit en réalisant davantage d’investissements verts, en offrant de meilleures conditions d’hygiène, d’éducation et de vie aux habitants des pays en développement, en facilitant les projets d’infrastructures dans les économies émergentes ou en faisant progresser le développement technologique parmi les membres de la NBD, figurait parmi ses priorités.
« La Chine continuera d’approfondir la coopération globale avec la NBD, car la banque est “l’un des résultats phares de la coopération des BRICS” », a affirmé la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’une conférence de presse régulière le 30 mars.