Abidjan, 29 août 2025 — Le Conseil constitutionnel ivoirien a publié ce vendredi à 18h la liste provisoire des candidatures retenues pour l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025. Ce sont 60 personnalités, issues de formations politiques diverses et de candidatures indépendantes, qui briguent la magistrature suprême. Cette annonce marque une étape cruciale dans le processus électoral, révélant à la fois la vitalité démocratique du pays et les exigences institutionnelles qui encadrent la compétition.
Une diversité politique sans précédent
Parmi les candidats figurent des figures majeures de la scène politique nationale :
- Alassane Ouattara (RHDP), président sortant
- Laurent Gbagbo (PPA-CI), ancien chef de l’État
- Simone Ehivet Gbagbo (MGC), ex-Première dame
- Pascal Affi N’Guessan (FPI), ancien Premier ministre
- Jean-Louis Billon (CODE), homme d’affaires et ancien ministre
- Tidjane Thiam (PDCI-RDA), ancien patron du Crédit Suisse
- Assalé Tiémoko Antoine (ADCI), député et journaliste
- Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet d’Abidjan
Cette pluralité de candidatures reflète un pluralisme politique affirmé, mais pose aussi la question de la cohérence programmatique et de la capacité institutionnelle à encadrer une telle diversité.
Un délai de 72 heures pour les réclamations
Conformément à l’article 56 du code électoral, les candidats et les partis qui les soutiennent disposent de 72 heures — soit jusqu’au lundi 1er septembre à 18h — pour déposer leurs réclamations ou observations. Ces documents doivent être remis en dix exemplaires au Secrétariat général du Conseil constitutionnel, situé au Plateau, et consignés dans un registre dédié.
Passé ce délai, aucune contestation ne sera recevable, précise le communiqué officiel. Le Conseil constitutionnel délibérera ensuite pour établir la liste définitive des candidats autorisés à participer au scrutin.
Analyse institutionnelle : rigueur et transparence
La procédure mise en place par le Conseil constitutionnel témoigne d’une volonté de transparence et de rigueur juridique. En encadrant strictement les délais et les modalités de contestation, l’institution cherche à garantir :
- La crédibilité du processus électoral
- La prévention des litiges post-électoraux
- Le respect des normes constitutionnelles
Ce cadre est essentiel dans un contexte où la confiance des citoyens envers les institutions électorales reste un enjeu majeur.
Enjeux démocratiques et stabilité régionale
Avec 60 candidatures, la Côte d’Ivoire se distingue par un niveau élevé de participation politique, mais cette dynamique pose aussi des défis :
- Fragmentation du vote : risque de dispersion électorale et de second tour incertain
- Surmédiatisation des figures historiques au détriment des nouveaux profils
- Tensions potentielles entre camps politiques, notamment autour de la validation finale des candidatures
Dans un contexte régional marqué par des transitions politiques parfois instables, la présidentielle ivoirienne sera observée de près par les partenaires internationaux et les institutions africaines.
Entre ouverture démocratique et exigence institutionnelle
La publication de cette liste provisoire est un moment fort du calendrier électoral ivoirien. Elle illustre une démocratie en mouvement, capable d’accueillir une pluralité de voix tout en maintenant un cadre juridique strict. Pour les électeurs, les partis et les observateurs, les prochains jours seront décisifs : ils permettront de clarifier les candidatures, d’évaluer les programmes, et de préparer un scrutin qui s’annonce aussi compétitif que stratégique.
Pour Metro.ci, cette étape confirme que la Côte d’Ivoire entre dans une phase électorale où l’expertise juridique, la mobilisation citoyenne et la responsabilité politique seront les piliers d’un processus crédible et apaisé.