À l’issue du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, les premières tendances placent Alassane Ouattara largement en tête, confirmant ainsi sa probable réélection pour un quatrième mandat consécutif. Pourtant, cette victoire se déroule dans un climat de fortes tensions politiques et sociales, marqué par des accusations de fraude et des manifestations de l’opposition.
Selon la Commission électorale indépendante, le taux de participation national se situerait entre 45% et 50%. Un chiffre contesté par le Front Commun – alliance du PPA-CI de Laurent Gbagbo et du PDCI-RDA de Tidjane Thiam – qui évoque un « boycott massif » du scrutin par la population ivoirienne. Dans un communiqué, les deux partis ont dénoncé « une élection truquée » et « une violation flagrante de la Constitution », qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Le Front Commun dénie toute légitimité à Alassane Ouattara, maintient son mot d’ordre de « marches quotidiennes jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel » et exige l’organisation d’un nouveau scrutin « crédible, transparent et inclusif ». Il réclame également la libération immédiate des manifestants arrêtés et la fin des poursuites contre les opposants.
Sur le terrain, les tensions se sont transformées en affrontements violents dans plusieurs localités, notamment dans la région du Haut-Sassandra, où des incendies et des pertes en vies humaines ont été signalés. L’alliance d’opposition tient le régime pour responsable de ces violences.
Du côté du pouvoir, le camp présidentiel met en avant la stabilité institutionnelle et la continuité économique promises par cette réélection. Cependant, comme le souligne Metro.ci dans son analyse (« Ouattara s’offre un quatrième mandat : entre stabilité et interrogations démocratiques »), cette victoire, bien que probable, soulève de sérieuses interrogations quant à la solidité du modèle démocratique ivoirien. Si certains acteurs saluent la constance économique du pays sous Ouattara, d’autres voient dans cette succession de mandats une dérive autoritaire mettant en péril les acquis démocratiques de la dernière décennie.
Alors que les observateurs internationaux s’apprêtent à publier leurs rapports, la Côte d’Ivoire semble plus divisée que jamais. Entre promesse de stabilité et colère populaire, le quatrième mandat d’Alassane Ouattara s’annonce sous haute tension.
